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  • #3576
    charly
    Maître des clés

    Bonsoir,

    En repensant à quelques une de mes séances de Chi sao, je suis arrivé à quelques interrogations et postulats qui me semblaient étranges alors je suis venu vous en faire part pour obtenir quelques lumières. Mes interrogations portent sur mes propres biais et ceux que j’ai pu observer chez d’autres pratiquants.
    Avant toutes choses, je souhaite poser quelques éléments de ma compréhension, merci de me corriger si je suis dans le faux.

    – Le Chi Sao n’est pas le sparring du pauvre pratiquant en Wing Chun qui trop frileux, « n’ose pas aller au charbon » comme en boxe. C’est plutôt un exercice de sensitivité et de collaboration avec un partenaire. En effet, si on veut se « confronter », il y a d’autres exercices.
    – Le Chi Sao étant un exercice d’exploration mutuel, il est important de laisser l’autre s’exprimer durant la séance et de ne pas chercher à s’imposer tout du long.
    – Le but n’est pas tant de toucher l’autre, que de provoquer la situation où je parviens à le toucher vraiment (traduire, pas l’effleurer du bout des doigts en passant, sans structure et repartir).
    – Un autre but peut être de parvenir à contrôler totalement ses bras en structure et sans force
    – Un autre but peut être de ne pas me faire toucher
    – Un autre but peut être ce que je décide en fait sur ma propre pratique, que ce soit physique ou psychologique mais sans venir en opposition aux préceptes du dessus (contradiction ?)

    Ces bases étant posées, je ne comprends pas les points suivants :

    – Certains pratiquant (lignées) tiennent les poignets du partenaire, pardon, ils ne tiennent pas, ils « contrôlent ». Pour ma part, de ma compréhension, à partir du moment où des doigts enserrent mon poignet, cela s’appelle une saisie. Dans ce cas, il me semble que l’autre ne pourra me toucher puisqu’il est occupé à me tenir et de mon côté, ayant les mains prises, ce sera identique. Le but du jeu va donc être d’être celui qui « dégaine « le plus vite : Ce n’est plus du Chi Sao.

    – Vitesse et explosivité : certains pratiquants choisissent d’être explosifs et très rapides pour venir à la touche puis repartir : on fait beaucoup ca aussi….. en boxe. Encore une fois, si on veut boxer, c’est possible, mais ce n’est pas du Chi Sao.

    – La secousse ou TChat Sao : j’ai cette impression que ce mouvement s’appuie sur le même postulat que précédemment : vitesse et explosivité pour venir au contact. Je sais que le principe fait partie de l’enseignement mais je ne le comprends pas bien par rapport aux principes du dessus.

    J’ai moi-même à un moment ou un autre pratiqué (et continue :() ces anti-pattern du Chi-Sao et je les pense faux. Mais comme je souhaite progresser, je m’interroge.

    Merci pour votre aide 😊

    #3580
    Lionel Roulier
    Maître des clés

    Salut Charly,

    Avant de répondre à tes questions, je pense qu’il est important de replacer le Chi Sao dans son concept 😉

    Je sais que tu dois te souvenir de notre discussion après le stage de fin de saison ou je t’avais expliqué devant un bon repas 😉 ce que nous autre occidentaux faisons de différent vis à vis du système Wing Chun enseigné à Hong Kong.

    Je refais un truc rapide afin que tous ceux qui liront ce topique puissent nous comprendre 😉

    Notre problème est de ne pas comprendre la langue et la culture cantonaise et même si on la connait, comme certain prof chinois, il est difficile de la transcrire dans des termes compréhensibles à la culture occidentale.

    Parti de ce constat la formation à l’occidentale va commencer du mouvement pour expliquer les idées et les concepts du Wing Chun alors que la formation en Chine, part des idées et des concepts pour allez vers les mouvements.

    Nous prenons des chemins opposés ! Je prendrais l’image de la pelote de laine, nous tirons sur un des files celui extérieur pour la dérouler.

    les chinois eux prennent l’autre bout le fil intérieur, celui qui commence par les idées et les concepts.

    je prends cette image car vous l’avez compris on arrive tous au même résultat à la fin du chemin.

    C’est exactement pareil avec le Chi Sao, nous travaillons le ou les exercices Chi Sao, et donc il y a ce sentiment d’ambivalence que tu expose, car les questions sur ce que l’on fait vraiment ne sont pas clair, et il nous faut pleins d’exercices pour voir l’ensemble du panorama 🙂

    Si nous prenons l’autre fil intérieur on pourrait imaginer que : le Chi Sao et un espace de pratique qui recouvre une grande surface, mais qui va avoir des fonctions et des natures différentes suivant l’endroit ou l’on se positionne.

    Moi, je représente cela avec l’image de mon éventail de pratique :
    éventail MKPF Lionel Roulier

    Comme tu peux le voir la zone peux être très large, en allant du travail courtois entre partenaire jusqu’à un travail plus intense.

    Par contre il est vrai que l’idée Chi Sao en générale et de te faire combattre sans combattre, et quand je dis sans combattre ce n’est pas dire que le Chi Sao ne peux pas être confrontation, on peut se fritter vraiment en Chi Sao, mais que le combat dans l’idée culturel chinois c’est quand on dans le domaine de guerre et là on fait tous ce qui doit être fait afin de survivre !

    Alors bien entendu dans le Chi Sao, on ne va pas jusqu’à cet état de guerre puis ce qu’on fait normalement du Chi Sao avec des frères et sœurs d’armes !!!

    Par contre et là je reviens sur ton premier commentaire qui est certains partenaire qui tiennent les poignets et bien là moi je vois cela comme un moment ou tu a l’un des pratiquants dans une zone opposé du Chi Sao par rapport a l’autre.

    C’est-à-dire que le pratiquant qui saisies les mains généralement le fait pour dominer la situation (par peur ou par tactique) avec une liberté qui tend à allez vers la réalité.

    La chose qui serait bien, serait d’exprimer avant que l’on commence à « Chi Saoter » les règles que chacun suit afin de trouver une zone commune et jouer avec les mêmes cartes.

    Sinon on fait comme les chinois, qui suivent deux idées :

    On ne fait pas de Chi Sao avec d’autres personnes d’une autre école, ou si on le fait c’est pour réaliser le « Tet Kun » Qui se traduit par défie, et un défie ce gagne au premier sang.

    #3587
    charly
    Maître des clés

    Hello Lionel

    Oui je me souviens bien de ce restaurant 🙂 et de l’image de la pelote de laine qui fait aboutir en haut de la montagne, par un chemin différent.
    Je suis étonné du « on peut se fritter vraiment en Chi Sao », car je m’interdisais systématiquement cet angle de travail, car sans protège dents, ca peut piquer un peu 🙂 Mais en effet, cela donne une nouvelle dimension à l’exercice…

    « trouver une zone commune et jouer avec les mêmes cartes. » me semble tout de même la voie la plus profitable en termes de progression pour les mauvais comme moi.

    Sur le Tet Kun, c’est donc un postulat que la pratique étant différente, il y a tentative de domination et donc impossibilité de collaborer mais possibilité de s’opposer. Intéressant aussi.

    Bref un grand merci pour ta réponse, pour ces points qui me préoccupaient.

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