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16 mai 2018 à 20 h 13 min #3294SebastienAParticipant
Bonjour
En regardant cette vidéo, il m est revenu une interrogation et a nouveau la reflexion qui va avec.
En effet on y voit un maitre de la grue blanche y affrontant un maitre de tai chi chuan, et je constate qu on ne retrouve finalement pas le style de l art martial de chacun des maitres comme on pourrait l espérer ou l imaginer. C est cette meme reflexion que je me fais chaque fois que je vois deux styles s affronter, notamment quand un pratiquant de wing chun affronte un combattant de MMA, a savoir : pourquoi leur style et leur technique s efface toujours, au profit d un style commum aux deux personnes qui s affrontent. Ces combattants finissent toujours par adopter des styles de boxe pieds poings plus ou moins similaires. De fait on ne voit plus du tout leurs techniques d origine et ils n affrontent pas leur adversaires avec leur art comme présenté avant le combat.
Cela laisse donc place a de nombreuses interrogations :
– n ont ils pas une maitrise suffisante de leur art pour le mettre en application ?
– n ont ils pas suffisamment confiance en leur art ?
– ces arts martiaux ne sont ils utilisables qu en cas de self defense et pas en affrontement frontal, bien que cela puisse également arriver dans la rue ?
– les arts martiaux traditionnels ne sont ils pas utilisables en combat réel ?
– sont ils simplement bridés par des regles qui sont somme toute assez larges dans ce genre de combats ?
– ou encore les arts martiaux ne sont ils fiables que contre des personnes agressives et de niveaux de combat très faible ?
Personnellement j ai du mal a comprendre qu on s entraine a l efficacité dans un art martial pour ne finalement en utiliser ni les techniques ni les principes et faire quelque chose de completement different. A mon sens l efficacité que l on trouve et a laquelle on s entraine devrait etre utilisable avec une maitrise suffisante dans n importe quelle situation de conflit ou combat.22 mai 2018 à 18 h 07 min #3302briceParticipantBonjour Sébastien,
il me semble que s’interroger sur l’efficacité de notre pratique en combat est très sain ! Je pense que la plupart d’entre nous se sont posé ces questions.
Tu parles toi-même de techniques et de principes. A mon avis il est normal de ne pas nécessairement retrouver les techniques (tan, pak, kim yeung ma, biu bo …) dans un combat. L’heure n’est plus a peaufiner la forme, mais à protéger son intégrité, et ma parade n’est plus un tan sao ou un biu sao, mais un avant-bras placé au bon endroit. En revanche les principes devraient être présents : ma ligne centrale, ma structure doivent être assez ancrées en moi pour que je tente de les conserver sans particulièrement y penser. Extérieurement, quelqu’un qui connait peu le style dira que ça ne ressemble pas à du wing chun, alors que l’essentiel est là. Et n’oublions pas que le but de l’adversaire est aussi de casser ma structure, de me faire sortir de ma ligne centrale ! Si l’adversaire a le dessus, ce que je fais ne ressemblera pas a du wing chun parce qu’il ne me laisse pas exprimer mon wing chun.Je pense qu’il faut savoir rester pragmatique dans sa pratique personnelle : On ne fait pas de « beaux » mouvements (dans le sens, conformes à la théorie) à l’entraînement pour avoir des beaux mouvements en combat, on fait de beaux mouvements à l’entraînement pour bien former le corps pour avoir des mouvements efficaces en combat. Ce n’est pas parce que le wing chun est moins visible qu’il ne fait pas son boulot.
Cette déception de ne pas retrouver en combat la forme vue à l’entraînement vient à mon avis de la vitrine des Arts Martiaux que sont les films d’actions. En cela les sports de combats vont moins souvent décevoir, car leur vitrine principale est la compétition. On ne se créé donc pas des attentes sur la base d’un travail théorique/éducatif. Notons que dans les compétitions de karaté au contact, les combats seront toujours moins propres que le Kata effectué à l’entraînement.
Une réflexion aussi :
– les arts martiaux traditionnels ne sont ils pas utilisables en combat réel ?
Qu’est-ce qu’un combat réel ? Un combat avec arbitre, en un contre un, avec interdiction d’utiliser des armes est-il un combat réel ? un traquenard dans une ruelle sombre ou champ de bataille à 200 lances contre 150 sabres sont-ils des combats plus ou moins réels ? sortir 3 personnes ivres d’une boîte en devant éviter de les blesser c’est du combat ?
Les arts martiaux traitent de la violence, notamment physique, et le combat en compétition en est une forme, mais c’est loin d’être la seule. C’est une forme intéressante car elle est finalement très contrôlée (oui, même les MMA, pride ou vale tudo) et à la fois très exigeante (puisqu’on s’y prépare spécialement) et permet de pousser sa pratique dans une certaine direction. Les arts martiaux fonctionnent selon moi dans un cadre plus large, et si on veut les utiliser pour des formes de compétition, un travail de préparation à ce format de compétition est nécessaire. Pour ma part j’évite les champs de bataille, les ruelles sombres et les rings !J’espère que ces quelques réflexions apporteront de l’eau à ton moulin, et que je ne suis pas trop parti hors sujet … en te souhaitant une bonne pratique !
19 juillet 2018 à 16 h 14 min #3552Lionel RoulierMaître des clésBonjour Sébastien,
Alors difficile de répondre à tes questions, car pour ma pars, je ne me fis jamais à une vidéo pour juger du niveau des pratiquants, si on connaît les pratiquants dans leur pratique régulière on peut vite s’apercevoir des lacunes, des manques, du caractère, etc, toutes ces infos qui permettent de se faire une meilleure opinion 🙂
Mais, Il faut considérer 3 règles qui sont toujours vraies en combat !
1/ On manque toujours de temps !!
eh oui, souvent en combat on manque de temps pour mettre en place une stratégie et encore moins de temps pour les techniques qui vont avec !
Je me souviens avoir travaillé avec mon ami Pol Charoy en 1993, à l’époque je préparais les championnats du monde à Pékin, il avait fait venir un ami à lui hypnotiseur et ma première séance d’entrainement était de m’avoir hypnotisé afin que mon esprit dégage du temps, une espèce de slow motion pendant que tu pratiques, c’était vraiment très intéressant.
2/ On manque toujours d’espace !
Là aussi pas de surprise, dés que tu veux faire une technique, l’adversaire et souvent trop prés pour la réaliser.
3/ On a un manque d’efficacité !
Je pense que la plus part des combattants réalise très vite ce dernier points, le combat réelle à l’inverse des films c’est, quand tu frappe fort l’adversaire il est pas KO, il revient et lui aussi frappe 🙂23 juillet 2018 à 19 h 25 min #3565celianFwcCrepyParticipantEst ce que on ne pourrait pas ajouter un 4 eme point qui serait l’experience ?
La sensation de monter sur un ring en entrainement et pendant un vrai combat officiel n’est pas du tout pareil.
Pour l’avoir vecu, lors d’un vrai combat, tout s’eteint, il ne reste que l’adverssaire, sois même, et les tripes. Plus on fait ce genre d’exercice plus le corps et l’esprit sont capables de gerer l’ensemble des facteurs qui regissent notre attitude au moment crucial ( gestion du stress, motricite, analyse etc )
De ce fait on peit se demander quand on voit ce genre de videos : les protagonistes ont ils deja participés a de vrai combat ? Leurs corps et esprit a t il deja connu cette sensation ?
23 juillet 2018 à 20 h 45 min #3566charlyMaître des clésIl se pose aussi une question, car on mélange souvent combat et self défense et ta remarque Celian est, si je puis me permettre, pour moi du moins (ah les problèmes de l’écrit) ambigue : Parle-t-on de combat sur un ring avec ses règles, son arbitre ou de toute façon, quoi qu’il arrive, il n’y aura pas mort d’homme ou d’autre chose ?
Pour ma part, la différence est de taille sur ma prise de risque, ce que je suis prêt à sacrifier pour remporter la victoire.Enfin, sur les vidéos, on cherche souvent les « prises » pour les reconnaitre « ooh, quel bel uppercut » mais on oublie tout que ce l’on ne voit pas :
– Un adversaire n’est jamais en position pour se faire toucher, il est dans le mauvais angle, hors de portée etc…
– les coups de l’autre n’ont jamais de puissance
– il ne peut pas enchainer
– on a l’impression que l’un est tjs en avance sur l’autre
– une frappe rentre (enfin !) mais on n’a pas vu le travail préparatoire qui l’a permisOr, à mes yeux, le bon combattant disposera de tous ces atouts sans pour autant délivrer le « killing blow ».
Bon après, il y a ceux qui ont tout cela plus la capacité de frapper fort : là il vat mieux courir 😉
My 2 cents
24 juillet 2018 à 9 h 47 min #3568celianFwcCrepyParticipantJe parle de tous les cas de figure.
En effet je pense que l’expérience, quelle soit issue de combat sur un ring avec ses règles, son arbitre ou bien lors d’une situation où pour te citer « une mort d’homme » est potentiellement possible, apporte un élément déterminant qu’on pourrait qualifier de lecture du combat, de l’adversaire, de soi même.
Comme Lionel l’a expliqué à plusieurs reprises :
Le stress va nous dominer pendant un combat avec contact ou une agression et permettre de mettre en place un protocole de réaction qui est :
se battre – s’enfuir – se figer.L’expérience permettra de gérer ce stress et d’aller au-delà.
De savoir comment se comporter, quel(s) risque(s) prendre et dans quel but.Par exemple, sur un ring ou en dehors, une personne non expérimentée aura plus tendance à frapper en coup unique, un combattant expérimenté sait que les frappes en séries sont plus judicieuses.
Un placement sur un ring (pour éviter les cordes ou les coins) ou dans une ruelle ( pour éviter un mur, une voiture dans le dos ) sera plus efficace grâce à l’expérience.
25 juillet 2018 à 19 h 38 min #3575Steph974ParticipantHello les frérots!
Le meilleur combattant à tous les points de vues, je pense, est celui qui évite le Combat !
Que se soit au niveau « physique » ou « psychologique ».
Le plus important est de pratiquer avec assiduité et discipline afin d’acquérir un maximum d’outils nous permettant d’apréender du mieux que possible
les difficultés rencontrées.
L’application des techniques répétées des centaines voir des milliers de fois permettent surtout au corps de se les appropriées en les transformants en réflexes .
Il est clair que le boxeur expérimenté en boxe thaï est un adversaire redoutable, surtout si il pratique en plus le Wing Chun .
Au même titre que le judoka ou le karatéka aguerri.
le Wing Chun nous enseigne ceci:
s’adapter à toutes les situations ou presque et essayer de mettre en place une stratégie de combat adéquate afin de faire face à un adversaire plus ou moins expérimenté.
Peace ! -
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