Accueil › Forums › Philosophie Wing Chun › Faire face à ses limites
- Ce sujet contient 6 réponses, 5 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par brice, le il y a 6 années et 9 mois.
-
AuteurMessages
-
8 mars 2018 à 0 h 48 min #3105SabParticipant
Bonjour tout le monde,
et voilà, je me lance à mon tour sur le forum avec une question/discussion sur ce que j’appelle les difficultés dans la pratique. On a tous, sans parler des différences de niveau, un certain gabarit qui nous apporte des points forts et des points faibles (idem pour notre caractère d’ailleurs).
Si je prends mon exemple, au niveau physique, on va dire que je suis légère et j’ai une musculature toute relative. Donc selon les exercices, je peux me retrouver assez vite confrontée aux limites du modèle comme on dit 🙂 (j’ai pris l’exemple du physique, mais finalement, ça peut être le psychique qui freine aussi)Partant de là, plusieurs choix:
– faire l’exercice envers et contre tout tel qu’il est proposé et tenter de s’améliorer une fois après l’autre
– dévier l’exercice en se disant que si on n’y arrive pas il vaut mieux partir sur autre chose
– accepter le fait que certaines choses ne sont pas faisables par tous, et juste mimer l’exercice en attendant le prochain qui peut être nous conviendra mieuxMon questionnement, c’est donc à partir de quand on considère que les limites sont réelles et empêchent de faire certaines choses ? Est-ce qu’on ne s’impose pas tout seul des limites pour éviter de faire l’effort de chercher les solutions ou pour fuir les choses ou situations qui ne nous plaisent pas ?
Voilà, vous en pensez quoi ? Comment vous gérez ces situations ?
A bientôt!
9 mars 2018 à 8 h 33 min #3113Lionel RoulierMaître des clésSalut Sab,
Je vais me permettre de répondre à ta question, parce que j’ai l’impression que tout les acteurs de France Wing Chun sont aux abonnés absents :p
On a tous nos limites, quels soient physique ou/et mentale,je pense qu’on peut dire qu’elles sont réelles à partir du moment ou on a pas les ressources nécessaire pour allez au-delà 🙂 après si c’est physique, soit on va faire un entrainement adapté à ce qui est en manque, Si c’est mentale on fait un entrainement adapté aussi 🙂 pour moi physique et mentale sont les deux faces d’une même pièce.
Dans ton cas légère et musculature relative, je te propose de manger comme quatre et de soulever des poids, jusqu’a obtenir le poids et la musculature approprié.
OK c’est radical :)) et je ne pense pas que cela vers ça que tu veuille aller. Alors c’est la que commence l’effort de chercher d’autres solutions et la aussi, il faudra mettre en place des pratiques afin d’arriver à l’objectif que tu t’es fixé.
Alors ma gestion quand je me retrouve devant un adversaire plus fort physiquement que moi est vraiment simple car je me base sur les concepts du Wing Chun, je sais que les 3 piliers sont le Siu Lim qui apprend la technique, Le Cham Kiu qui apprend la vitesse et le Biu Jee qui apprend la puissance, et bien je ne dévie jamais et je respecte cette ordre 🙂 Si l’adversaire met de la puissance, je met encore plus de technique 😉
9 mars 2018 à 16 h 54 min #3114ygozoirParticipantBon à mon tour alors puisque l’affaire est loin d’être simple.
Je suis d’accord avec lionel, la technique est la base de tout cependant une technique qui parait simple peut ne pas l’être surtout si on travaille sur les clés et autres torsions d’où l’importance de connaitre les principes d’anatomie du corps et les principes de leviers..
Et là on a tendance aussi à pécher car il faut lire et comprendre comment on va créer une tension dans une articulation sans y mettre un maximum de force etc…et on a vite mal à la tête
Et quid de l’importance des déplacements et des transferts de poids car une technique difficile à maitriser peut fonctionner si on applique le bon déplacement ou la bonne direction
Cela s’applique aussi aux blocages et attaques
ET parfois certaines techniques maitrisées demande un peu de force physique pour être efficace selon le partenaire d’où la nécessité d’avoir un travail physique minimum que l’on doit faire chez soi et là on retrouve les vidéos de lionel avec le travail des poids et de la sangle (élastique) qui ont pour ma part une grande importance mais il faut aussi travailler un peu de musculation dont les abdominaux car le renforcement du ventre est primordiale et la je vais aller sur un sujet qui va en énerver plus d’un car le ventre ne serait-il pas le départ de l’énergie vitale…
Donc en conclusion, pour moi le travail de la technique en premier, de la musculation et de la souplesse en second afin de progresser mais quid du temps pour tous faire hum ne faudrait-il pas travailler tous les jours…? 😉 😉
10 mars 2018 à 10 h 22 min #3115SabParticipantDonc si je n’arrive pas à faire un exercice (je parle bien d’un exercice et pas d’un combat) qui consiste à pousser un partenaire par exemple (genre un gaillard comme Eddy ou Charly), c’est que je manque de technique et/ou de vitesse et/ou de puissance. Comme pour les 5 éléments, je trouve que la difficulté consiste à déterminer où on en est à l’instant t pour pouvoir choisir quoi faire en partant de là (manger comme 4 par exemple, j’ai bien noté le conseil :D).
A partir de quand je considère que mon niveau technique est suffisant et que par conséquent ce serait bien d’aller travailler vitesse et puissance, ça ne me parait pas si évident au final 😉 (réponse facile je n’ai qu’à faire les 3). A moi de choisir mes limites en fait 😀
Travailler tous les jours j’en suis convaincue et les vidéos à notre disposition sont de supers supports, c’est clairMerci pour vos réponses en tout cas 🙂
13 mars 2018 à 15 h 30 min #3129panitParticipantSalut tout le monde !
Salut Sab,
Ca fait longtemps, j’espère que tout va bien.Je me pose souvent ces questions sur nos limites personnelles, surtout en ce moment (ne ricane pas Sifu, je t’entends de Nantes ! ) alors que je m’entraîne beaucoup.
Je n’ai évidemment pas de réponse mais je peux partager mon point de vue actuel : j’essaie d’optimiser autant que possible les capacités que mon corps veut bien m’offrir (j’y inclus l’esprit et le mental, ce n’est de toute façon pas dans le corps d’un autre 🙂 en espérant être allé plus loin que mon partenaire / adversaire. Pour reprendre ton exemple de poussées, et je connais assez bien également les limites du modèle 🙂 , je me dis que si j’arrive à mettre en oeuvre 100% de mes 62 kg, je pourrais éventuellement combler l’écart de poids avec une personne pesant 72kg mais ne sachant mettre en route que 50% de sa capacité. Après, si l’écart est vraiment conséquent, je ne parierais pas quand même 🙂
Je ne sais pas si on peut réellement prendre ce principe d’optimisation personnelle pour argent comptant mais, dans mon cas, c’est une source facile et permanente de motivation pour travailler. Et cela fonctionne pour tous les aspects (technique, physique, psy etc…). Une fois de plus, cela ne concerne que moi mais c’est un puits sans fond de motivation et c’est, je trouve, énorme en soi.Quant à savoir si on a atteint ses limites, je pense qu’on peut toujours progresser (certes très lentement par période…) même si on n’arrivera pas au niveau désiré, voire fantasmé.
Je peux raisonnablement me dire que je n’aurai jamais le niveau de telle ou telle personne mais je suis sur mon chemin et je peux le continuer à avancer aussi longtemps que j’en ai envie.Par conséquent, à la question « C’est donc à partir de quand on considère que les limites sont réelles et empêchent de faire certaines choses ? », j’ai personnellement tendance à me répondre : « jamais » car, si effectivement je ne pourrai jamais réussir à faire fonctionner certaines choses sur Charly (Salut Charly, j’espère que ça roule), ces choses n’en demeurent pas moins potentiellement efficaces sur des personnes n’ayant pas les mêmes caractéristiques. En fait je me base pas mal sur moi (je suis l’ unique adversaire qui peut m’offrir une confrontation équitable en termes de physique et de mental) et je me demande après chaque entraînement si je battrais mon moi d’hier. (Ca va se finir sur le divan chez un psy tout ça 🙂
Donc globalement, pour reprendre Lao Tseu : « Si on fait exercice de manipulation qui nécessite de saisir derrière la nuque et que je tombe sur Charly, je laisse un peu filer et j’attends mon prochain partenaire parce que je n’ai pas de tabouret ». Mais ça vaut le coup de le travailler quand même pour une situation plus opportune.
Voilà mon constat du moment.
Salutations à tous et j’espère vraiment vous voir bientôt !
Panit.14 mars 2018 à 8 h 41 min #3131SabParticipantSalut Panit!
Merci pour ton partage 🙂 Je partage ton point de vue sur la plupart des choses que tu évoques! Pas question d’abandonner à la moindre difficulté et mon principal adversaire reste moi, c’est certain. Cela étant, je ne suis pas sûre que tous les mouvements sont faits pour tout le monde. On va tous développer notre wing chun et il sera différent d’une personne à l’autre. Mon questionnement c’est de me dire: OK, il y a des trucs que je n’aime pas trop, je ne me sens pas à l’aise à le faire. Mais est-ce que c’est parce que je fais mal le mouvement et dans ce cas je vais le bosser jusqu’à le faire mieux, puis encore mieux, peu importe la taille de mon partenaire. Ou est-ce parce que j’ai atteint une limite et dans ce cas, de deux choses l’une: soit je me donne les moyens de dépasser cette limite (quite à faire de la muscu), soit j’accepte que c’est ma limite et que dans mon wing chun je n’irai pas par là 🙂
Tu as raison, on va donner du boulot aux psy 😀J’espère que tu vas bien aussi! Je viens à Nantes régulièrement, alors compte sur moi pour venir te voir quand ton école sera ouverte 🙂
14 mars 2018 à 18 h 07 min #3133briceParticipantSalut Sab,
Si je peux ajouter une petite pierre à l’édifice, au-delà de l’acquisition des techniques et des principes, l’entraînement nous permet de mieux nous connaître et de toucher du doigt nos limites. C’est justement parce que tu as essayé telle technique et que tu n’as pas réussi que tu sais qu’elle ne te convient pas (pour l’instant … peut-être que dans 6 moins, 1 an, 10 ans elle passera car ta technique/structure/etc aura évolué aussi).
Le corps retient ce qui fonctionne et ne fonctionne pas, et dans les situations où on le laisse parler (chi sao libre, sparring, combat) ce sont les techniques où tu es à l’aise qui sortiront spontanément.
L’échec d’une technique à l’entraînement n’est pas un échec pédagogique car il te permet de concrétement connaître tes limites actuelles. Après je comprends qu’il peut être frustrant de se retrouver souvent dans cette situation dès qu’on se retrouve avec un grand dadais comme partenaire.Concernant le fait de compenser la différence de gabarit par la technique, de mémoire à chaque fois que j’ai entendu Lionel (qui me dira si je me trompe) répondre à une question de type « Comment je fais ça contre un grand ? », les réponses pouvaient se résumer à : Ne casse pas ta structure pour atteindre ton adversaire, mais casse sa structure à lui pour l’amener à ton niveau.
Facile à dire (surtout du haut de mon 1m90), mais c’est une piste … Bon courage à toi ! -
AuteurMessages
- Le forum ‘Philosophie Wing Chun’ est fermé à de nouveaux sujets et réponses.