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10
2015

Questions Des élèves – Le Wing Chun est-il considéré comme un art martial interne ou bien externe ?

– l’élève
Le Wing Chun est-il considéré comme un art martial interne ou bien externe ?

 

– Le professeur
Je crois que la réponse à cette question est ce qui fait la force du wing chun : Il est les deux !

Le pratiquant de Wing Chun se retrouve au coeur d’un système entier où l’interne lui permet de trouver les ressources nécessaires à son évolution personnelle, et où l’externe lui permet de trouver des ressources face aux contraintes extérieures représentées par un adversaire.

 

Les mouvements travaillés seul vont amener le pratiquant à se concentrer et ressentir sa posture, sa structure, son équilibre, sa flexibilité, sa relaxation, son énergie. Cette recherche est celle des arts internes.

 

les mouvements travaillés à deux vont faire comprendre au pratiquant comment utiliser l’ensemble des techniques de défense, d’attaque, d’esquive, de déplacement, afin d’être mieux coordonné et de s’adapter lors d’un échange extérieur.

 

Cette combinaison des deux est l’exemple parfait du symbole du Yin-Yang, le Wing Chun suit cette doctrine chinoise.

Je pense que c’est aussi que c’est grâce à cette particularité que le Wing Chun perdure !

 

Beaucoup de styles de Kung Fu disparaissent petit à petit, qu’ils soient externes ou internes, car trop spécialisés dans leur seul domaine, ils ne trouve plus l’intérêt des pratiquants.

 

Les anciens arts externes deviennent moins adaptés au combat actuel car ils sont basés sur des chorégraphies martialles créées lors de batailles vieilles de 500ans.

 

Ils ne sont alors intéressants que par leurs specificités de préparation physique.

 

Les arts internes, trop basés sur la méditation et la pratique énergetique, s’éloignent du besoin de trouver une harmonie entre corps et esprit.

 

Ils se retrouvent dans la même position qu’à leur début où le moine Bodhidharma, traversant la Chine de temple en temple, trouva des moines d’une grande force sprituelle mais à l’apparence de personnes défraîchies.

– l’élève
Dans l’apprentissage du Wing Chun, ces deux facettes de l’art martial sont-elles abordées en même temps ou bien l’une après l’autre ?

 

La première forme Siu Lim Tao, par exemple, semble très interne par son côté très statique des jambes et du buste, alors que les formes suivantes, avec des déplacements et des mouvements plus amples, semblent de plus en plus externes.

 

– Le professeur
Cela dépend beaucoup de l’enseignant, mais aussi de l’éléve !

L’enseignant étant l’émetteur, celui qui prodigue la connaissance, il faut d’abord que lui-même soit dans une démarche d’harmonie en conciliant l’interne et l’externe.

 

Beaucoup d’enseignants restent uniquement sur le mode combat du Wing Chun et n’auront à coeur que d’enseigner l’externe, et d’autres vont à l’inverse ne se concentrer que sur l’interne.

 

Si l’enseignant est dans cette alliance des deux, il peut construire un enseignement pédagogique avec les deux facettes qui se pratiqueront en harmonie et en complementarité l’une de l’autre.

 

Maintenant, l’éleve étant le récepteur de la connaissance, il peut ne pas toujours être en phase avec ce qu’on essaie de lui enseigner à un moment donné.

 

Un éléve arrivant avec un coté très externe va être peu réceptif aux éléments internes du style et vice versa.

 

C’est pour cette raison qu’un enseignant va essayer toujours d’adapter son discours à la comprehension du jour de son éléve afin de lui apporter les clés pour avancer et lui permettre d’ouvrir ses champs de compréhension.

 

Les formes « tao » sont toutes internes et externes, mais il est vrai qu’on assimile souvent le non-mouvement à une forme de travail interne !

 

On peux donc imaginer que les formes « tao » comme le Siu Lim Tau ou même le Lok Din Poon Kwan (la perche) seraient plus adaptées à l’interne et les formes du Cham Kiu ou du Mook Yan Tchong (mannequin de bois) seraient plus externes.

 

C’est une grosse erreur !

 

Il y a de l’interne dans le mouvement et de l’externe dans l’immobilité. Lorsque l’on a compris cette logique de pensée, on peux entrevoir le travail des deux facettes en parallèle.

– L’élève
Pour chaque forme, et peut-être pour chaque technique il y a donc au moins deux approches, l’une externe et l’autre interne ?

 

– Le professeur
Oui ! il y a toujours ces deux voies dans l’ensemble des formes « tao ».

Je dit souvent que le Siu Lim sert à apprendre à se mettre en sécurité, car il apprend le placement de corps, les techniques de défense et d’attaque du système pour répondre à l’agression d’un adversaire, c’est le coté externe.

 

Mais si on pense en terme d’interne, c’est une forme qui peut nous apprendre à ressentir les positions de chaque membre du corps, à ressentir sa respiration, le placement de ces organes internes, l’assise sur la plante des pieds.

 

Les deux voies visent le même objectif, mettre son corps en securité contre soi-même et nos mauvaises habitudes de corps qui vont entrainer des inflamations musculaires ou pire des maladies, et mettre son corps en sécurité contre toute agression extérieure.

 

Il en va de même avec le Cham Kiu, où l’on apprend à bouger pour le combat, mais dans de bonnes conditions pour soi-même.

 

Chaque forme amène à aller plus profondément en soi mais aussi plus avant dans un combat.

 

C’est lorsque l’on a compris l’utilisation pratique de ces deux voies qu’une troisième s’ouvre : Celle de la sérénité !

 

L’art martial est le reflet de la vie !

 

On pourrait dire que l’interne dans les arts martiaux c’est un peu comme les émotions, on les travaille tout au long de sa vie pour les apprivoiser, les contrôler, les modifier.

 

L’externe lui est un peu comme le ventre, là où l’on trouve les besoins : se rassurer, s’estimer.

 

Enfin cette troisième voie, c’est l’esprit qui, une fois tranquille et appaisé, permet l’analyse, l’évaluation et l’adaptabilté.

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author: Lionel Roulier

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