Blog
  • Main page

Savoir, Faire, Savoir Faire : la différence entre apparence et niveau réel

13.02.2024

Savoir, Faire, Savoir Faire : la différence entre apparence et niveau réel

IMG_9347

Introduction

Cette envie de partager avec vous cette réflexion m’est venue après avoir été témoin récemment de plusieurs choses, ou avoir eu plusieurs discussions, qui ont toutes dans le fond, trait à la même question : « quel est mon niveau réel ? ».

 

Quand on commence à parler niveau, chacun veut réussir à se situer, et quand l’enseignement que l’on reçoit ou ce que l’on pense être capable de réaliser n’est pas conforme à ce niveau que l’on nous attribue (notre groupe de travail en cours, ou bien notre grade), notre esprit ne peut pas s’empêcher de jouer au jeu des comparaisons.

Je vous donne quelques exemples que j’ai entendus ou observés, ou que j’interprète (je ne vise personne, c’est le fruit de plusieurs années d’enseignement) : « ça fait X années que je suis là, comment ça se fait que je ne suis pas à tel niveau » « Machin est arrivé après moi, pourquoi il est ceinture ceci-cela et pas moi » « j’arrive à faire les exercices du niveau Cham Kiu, pourquoi on me laisse au Siu Lim » « j’ai vu les couteaux, pourquoi je ne suis que 1er Duan » et ainsi de suite.

 

Alors pour vous qui me connaissez depuis un moment, vous m’avez certainement entendu plusieurs fois dire ceci : « pour commencer à dire que l’on maîtrise une forme, il faut l’avoir vue au minimum 3 fois ». Je vais aujourd’hui prendre les termes « savoir » « faire » et « savoir-faire » pour vous illustrer cela.

 

Alors prenons des exemples concrets, réels ou fictifs peu importe (selon les sections, vous aurez ou non rencontrés ce genre de profils) aux étapes clés de la progression.

 

Un élève débutant tout d’abord. Si cet élève est motivé, il va rapidement être capable de réaliser un Siu Lim Tau visuellement correct et de faire les applications de base de type Tan Sao, Lap Sao, etc… Au bout d’1 an de pratique, il va sans mal décrocher son 1er Kup. Oui mais la 2ème année arrive, et on lui fait refaire un programme qui lui semble similaire. Pour les plus motivés, ceux qui veulent avancer, cela peut être un coup dur. Ils se sentent prêts, ils se sentent au niveau, alors pourquoi on recommence, surtout que l’année suivante il y a les débutants qui travaillent leur Kup 1 qui deviennent leurs partenaires. Une sorte d’impatience voire de frustration s’installe et il n’est pas rare qu’à ce stade (Kup 1 ou 2), des élèves qui paraissaient motivés, voire même prometteurs, commencent à s’absenter. Alors pourquoi on les laisse à ce niveau ?

 

Et bien ces élèves, qui certes travaillent bien, n’en sont pas moins qu’au niveau « imitation » du Siu Lim Tau. Ils sont capables de faire le tao tout seul, ils sont capables de faire les applications demandées et ils sont peut-être même capables de vous citer quelques principes fondamentaux du tao. Oui mais tout cela n’est qu’apparence ou plutôt « début de connaissance ». Ils débutent tout juste le Wing Chun, ne sont pas encore imprégnés des principes fondamentaux.

 

Un tao, c’est en effet un dictionnaire de techniques d’attaque et de défense, mais c’est surtout des idées, des principes, des concepts qu’il faut intégrer au-delà de pouvoir les citer. Reprenez cet élève qui vous fait un Siu Lim Tau impeccable, et mettez-le en situation toute simple : un exercice dynamique où l’adversaire vient donner une attaque franche et l’élève doit répondre avec une défense/attaque simultanée. Regardez après 1 an de pratique, c’est quasi toujours la même chose : dans le mouvement, l’élève va très vite perdre le Yee Djee Kim Yeung Ma pour faire un pseudo Ding Sun Ma ou bien il va bondir, s’épuiser très vite, voire même se tordre ou se pencher. Il va perdre ses coudes statiques et les coller à son corps ou les ouvrir en grand, il va perdre le concept de face, etc… Cela ne veut pas dire que cet élève est mauvais, absolument pas ! Cela veut juste dire qu’il est dans une étape charnière qui est celle de passer de l’étape de découverte à l’étape d’application. Et cette étape est clé. Pas question de la zapper sans quoi l’élève va partir tout de suite vers ce qui lui parle mieux ou lui parait le plus facile et va se « déformer » avant même d’avoir des bases solides ou sans tenter de repousser ses limites.

 

Dans un environnement cadré, dans une école avec beaucoup d’expérience, cet élève va devoir prendre le temps de vivre son passage vers le Kup 2 en essayant de ne pas trop regarder vers le Cham Kiu et en ne méprisant pas les exercices qui lui sont proposés, ni ses partenaires moins avancés. C’est d’autant plus frustrant pour lui que cet élève, en apparence tout au moins, réussit à travailler avec ses camarades plus avancés sur des exercices communs orientés Cham Kiu !

 

Reprenons ce même élève mais dans un autre contexte. Il se peut que l’enseignant, devant l’enthousiasme de son élève et sa capacité à faire les exercices peut être plus vite que les autres, le fasse progresser rapidement. Au bout de 5 ans, le voilà déjà au Kup 5, autre étape charnière. Pour vous cela peut paraître normal, mais pour décrocher un Kup 5 en 5 ans, il faut un véritable investissement qui ne peut pas s’acquérir uniquement en cours en 3 ou 4 heures par semaine. Alors cet élève généralement va être d’un enthousiasme débordant, il va parfois se sentir fort, se sentir bon, ce qui le galvanise, son enthousiasme fait plaisir à voir. Et il a raison dans le fond, aucun problème là-dessus. Mais vous qui avez de l’expérience, quand vous regardez pratiquer cet élève, quelque chose vous chiffonne. Oui il fait des mouvements de Wing Chun, oui il se débrouille même en sparring. Mais en y regardant de plus près, il manque pas mal de concepts, chemin de l’épaule, placement des hanches, alignement haut-bas, etc…

 

Et bien là encore c’est assez simple, il aura enchainé les années en restant majoritairement sur le 1er niveau de compréhension, mais n’aura pas franchi le cap de l’intégration des connaissances et encore moins celui du savoir-faire ! Alors cet élève va devoir prendre le temps de revenir sur ce qu’il a vu peut-être trop vite afin de consolider ses acquis, sans quoi il risque à un moment donné de ne plus progresser du tout.

 

Dernier exemple, les élèves avancés, niveau Kup 7 ou 1er Duan. Là c’est un exemple réel : tous mes élèves 1er Duan sont capables de vous montrer la forme aux couteaux. Certains peuvent même vous montrer la forme du Moy Fat Tchong, voire même le bâton ou encore d’autres formes plus rares. Oui, mais ils sont 1er Duan. Pourquoi ? Pourquoi je leur ai montré ces formes avancées (du niveau 3ème ou 4ème Duan !)?

 

Dans le cours collectif, on attrape les choses des niveaux supérieurs en observant les autres ou en faisant des exercices communs avec eux. Mais au niveau avancé, cela devient plus individualisé, j’adapte ce que je donne aux besoins de l’élève, donc si l’élève connait des choses plus avancées, c’est que j’ai contribué à cela.

 

Et bien 2 raisons. La première, c’est parce que l’élève demande à voir ceci ou cela, et parfois, je peux comprendre que voir une nouvelle chose au niveau avancé est plutôt motivant. Cela fait des années que l’on tourne sur Siu Lim, Cham Kiu, Biu Jee et on a commencé le mannequin et voir enfin les armes redonne un grand coup de fouet. C’est un peu une récompense, ou en tout cas une reconnaissance de ma part de l’implication de cet élève. Seconde raison, quand c’est moi qui initie la progression, c’est parce que j’ai identifié chez l’élève un manque et que je pense que l’apprentissage d’une forme plus avancée va débloquer cette lacune ! Et oui, ne vous y trompez pas, ça n’est pas parce que vous en connaissez a priori deux fois plus que le voisin en termes de formes que vous avez un meilleur niveau ! (je vous imagine d’ici en train de faire le récap de ce que vous connaissez comme forme ). Donc pensez-y, si je vous ai tout à coup montré quelque chose qui n’est pas dans la progression « logique » de l’apprentissage (en dehors du cas où vous avez expressément demandé vous-même à l’apprendre), c’est qu’il y a une leçon à chercher ! Par exemple vous laisser avancer au Biu Jee alors que vous bossez votre Kup 5 et vous laisser galérer face à la spirale pour vous montrer que le Cham Kiu n’est pas encore assez solide. Le fait de travailler le Biu Jee peut, chez certains, consolider les éléments manquants du Cham Kiu. Ou montrer le Moy Fat à un élève pour lui faire comprendre que se déplacer est la clé de ce qui lui manque.

 

La seule exception peut-être à tout cela, c’est le Siu Lim Tau, c’est d’ailleurs pour cela que dans mes cours on refait ces bases Siu Lim encore et encore, pratiquement à chaque cours. Le Siu Lim c’est comme travailler ses gammes pour un musicien. Négliger le Siu Lim Tau, passer trop vite dessus en se disant qu’aller direct au Cham Kiu est plus sympa ou plus motivant, c’est la garantie de se bloquer pour la suite. Si le Siu Lim Tau n’est pas là, votre niveau restera moyen pour ne pas dire mauvais, jamais vous ne pourrez envisager d’atteindre un niveau avancé, que vous soyez ou non capable de faire les taos jusqu’au mannequin !

 

Alors revenons sur ces 3 termes. « Savoir ». Et bien savoir, c’est l’apprentissage de base : on apprend une nouvelle forme avec quelques applications, on entend parler des concepts qui s’y rattachent, mais tout cela n’est pas encore intégré dans le corps. Et oui, l’esprit va vite, très vite, mais le corps est beaucoup plus lent. On « sait » que l’on doit faire comme ceci ou comme cela, mais on ne fait pas encore. C’est pour le corps que nous passons notre temps à refaire la même chose, jusqu’à ce que cela soit enfin intégré dans la posture, les gestes. Cette étape selon les personnes peut être rapide, voire même très rapide. Imaginez quelqu’un qui a déjà pratiqué des arts martiaux, il va intégrer cette étape beaucoup plus vite qu’un vrai débutant.  Mais cette étape ne doit en aucun cas être négligée et il faut passer le temps nécessaire pour pouvoir passer à l’étape suivante. Vos bases se trouvent dans cette étape. S’il faut 3 ou 5 ans pour intégrer le Siu Lim Tau, et bien idéalement il faudrait prendre ce temps (c’est ce qui se passait en Chine il y a encore peu de temps, ou bien quand un enseignant veut vraiment former un élève).

 

« Faire ». Faire, c’est quand le corps intègre les concepts. En Siu Lim Tau, la personne reste de face peu importe la situation, les coudes sont en place, la ligne centrale est respectée en attaque comme en défense. L’élève n’a plus vraiment besoin d’y penser, c’est entré en lui. Cette étape est beaucoup plus compliquée qu’il n’y parait et bien souvent il faut plusieurs années pour y parvenir. Alors bien sûr, cela n’est pas entendable pour un esprit occidental. Rester 5 ans sur le Siu Lim Tau sans avancer, c’est impensable et vous pouvez être sûr que l’élève sera parti vers une autre école bien avant. Pour cette raison, on laisse l’élève qui en est à ce stade avancer un peu. Ici on a un élève à qui l’on va décerner le Kup 2 à sa 2ème année, même s’il reste du travail.  Ou alors on est avec cet élève avancé qui bloque sur quelque chose qu’il n’identifie pas, et on lui montre des choses plus avancées volontairement pour débloquer la situation, en espérant qu’il comprenne que tout cela n’est que pour pallier à un manque.

 

« Savoir-Faire ». Et bien là, c’est quand on est capable de jouer avec les concepts, les faire évoluer pour que notre pratique devienne un terrain de jeu permanent mais sans compromettre les concepts du système. Au stade du faire, notre corps a intégré ce qu’il faut, mais notre pratique reste bridée, trop « propre » ou trop ancrée dans le « bien faire ».  Au stade du savoir-faire, c’est-à-dire de la compréhension profonde, les techniques n’existent plus vraiment, il n’y a que mouvements, et ces mouvements sortent à bon escient, l’élève s’adapte facilement à toutes les situations sans jamais sortir des principes fondamentaux. Vu de l’extérieur on a l’impression que tout est pareil qu’aux autres niveaux, mais dans l’exécution, il se passe beaucoup de choses invisibles qui font que l’élève réussit à s’adapter pour faire la technique là où un débutant pourra se retrouver bloqué. Le pratiquant à ce stade joue avec les règles, il peut sortir du cadre parce que la situation l’exige et est capable n’importe quand d’y revenir. La clé est là : l’élève est cadré, et c’est pour cela qu’on l’autorise à sortir du cadre, car il y reviendra naturellement. Si on laisse un élève moins avancé sortir du cadre avant que celui-ci ne soit fixé, c’est terminé, il ne pourra pas y revenir. Il va ancrer sa manière de faire et vous ne pourrez plus le former selon les exigences de votre lignée.

 

Ainsi vous l’aurez compris, le niveau apparent (à savoir les formes que l’on est capable de réaliser) et le niveau réel ne sont pas liés. Le plus de techniques et de formes ne veut pas dire le meilleur niveau. Un élève qui prend son temps, laisse le professeur le former, verra peut-être moins de choses au bout d’un certain nombre d’années qu’un élève qui pousse pour voir ceci ou cela. Mais à la fin, son niveau devrait être largement aussi bon voire même meilleur que celui du copain. Cela vous explique pourquoi certains élèves que vous pensiez plus avancés que vous sont au même niveau que vous (et l’inverse est tout aussi vrai : vous pouvez voir des élèves qui semblent progresser beaucoup plus vite que les autres). Car faire une forme ou être dans le stade suivant du savoir-faire sont des étapes très éloignées l’une de l’autre.

 

J’espère que la prochaine fois que vous demanderez à voir ceci ou cela parce que vous avez constaté que le copain connait telle forme et pas vous, vous réfléchirez à ceci : « pourquoi j’ai besoin de cette forme aujourd’hui ? Pourquoi je demande cela ? ». Idem quand vous estimerez que vous êtes prêt pour passer tel ou tel grade : « ai-je réellement travaillé pour ce grade, ai-je objectivement le même niveau que les camarades qui ont déjà ce grade ? ai-je bien compris le contenu du grade ? ». Et enfin, lorsque je vous montre quelque chose des étages d’au-dessus, cherchez à identifier ce qui, dans cette nouvelle forme, pourrait vous être utile aujourd’hui, car bien souvent la leçon est là !

 

Un petit aparté pour mes instructeurs : si vous faites avancer un ou plusieurs élèves un peu plus vite que prévu quelle qu’en soit la raison, pensez à expliquer vos choix pour que l’élève sache exactement où il en est: « tu vas commencer telle forme, mais attention, tu dois continuer à travailler cette étape car tu n’y es pas encore » « je te fais avancer car tu es seul dans ton groupe, mais nous devrons revenir sur ceci cela » ou bien entendu « je ne vais pas te faire passer tel grade aujourd’hui car il y a des lacunes, mais nous allons y travailler et dans X temps, tu pourras y aller en confiance ». Bref, essayez de faire ce que sans doute je n’ai pas suffisamment fait par le passé : expliquez ce que vous faites, car sinon comme moi vous serez confrontés à des situations pas simples entre des élèves qui se pensent de tel niveau et n’y sont pas du tout ne réfléchissant qu’en nombre d’années d’inscription ou formes connues, d’autres qui ne comprennent pas pourquoi ils ne voient pas ceci ou cela, et tant d’autres situations où juste quelques explications auraient aidé pour ne pas créer de frustration ou d’incompréhension! Je le confesse, je ne dis pas les choses clairement car je me dis toujours que vous arrivez à comprendre pourquoi je vous fais avancer de telle ou telle manière, je me dis que vous savez exactement quel est votre niveau dans mon enseignement, alors que je me rends compte que ça n’est pas évident du tout de savoir où on en est ou de comprendre ma manière de penser.

 

Ce qu’il faut comprendre, c’est que le wing chun est un art martial exigent, constitué de peu de formes ce qui implique que le niveau ne peut pas s’estimer par la capacité à réaliser ces formes ! Le niveau est caché dans des couches multiples intégrées à chacune de ces formes.

 

Alors pour remettre les choses dans le contexte du système de grade FWC, voici comment je pourrais présenter les choses :

 

  • le Kup 1, c’est le Savoir du Siu Lim ;
  • le Kup 2, c’est le Faire du Siu Lim ;
  • le Kup 3, c’est le début du Savoir Faire du Siu Lim et le Savoir du Cham Kiu ;
  • le Kup 4, c’est le Faire du Cham Kiu;
  • le Kup 5, c’est le début du Savoir Faire du Cham Kiu.

 

A ce stade, l’élève est déjà un bon pratiquant de wing chun, capable de se débrouiller dans bon nombre de situations !

 

  • Le Kup 6 c’est le Savoir du Biu Jee et
  • le Kup 7, le Faire du Biu Jee.

 

Vous allez me dire qu’il manque le Savoir Faire du Biu Jee ! Et oui, car pour faire vivre le Biu Jee, réussir à l’intégrer dans son corps, il va falloir des échanges bien musclés, il va falloir aller au sol, faire de la lutte, etc… et ça, c’est toute une aventure qu’il est difficile de mettre en place en cours !

 

Ensuite ce sont les Duan. A ce niveau, les élèves intègrent très vite le Savoir et passent directement au Faire, tout simplement parce qu’ils ont déjà intégré le système wing chun en eux et aussi parce que l’accessoire mannequin de bois vous oblige à Faire les choses. Quant au Savoir Faire, il devient extrêmement difficile à enseigner, c’est aux élèves de chercher leur pratique, leur wing chun.

 

Je termine par quelques mots sur le « niveau ». Vous êtes-vous déjà demandé ce que veut dire ce mot ? Suis-je le meilleur quand je suis capable de dominer les autres en sparring ou en chi sao ? Quand j’ai la technique la plus propre ? Quand je suis le plus inventif ? Quand j’avance plus vite que la moyenne ? etc… Là encore il ne faut pas s’y tromper ! Le niveau peut se discuter sur plusieurs plans, et bien souvent on est meilleur dans un domaine et moins à l’aise dans d’autres.

 

Le niveau chez France Wing Chun, prend en compte vos compétences dans plusieurs domaines : technique, échange martial codifié, échange libre, et connaissance théorique du système. Ceci est sans doute discutable, et juger le niveau par la capacité à gagner un ou plusieurs combats serait plus simple ! Sauf qu’un élève ayant par exemple pratiqué un sport de combat pendant plusieurs années et sans utiliser beaucoup de techniques de wing chun gagnerait certainement la plupart de ses échanges : serait-il du meilleur niveau ? Sur le plan purement sportif ou martial, peut-être. Mais sur le plan de l’art martial ? Donc là aussi, vous pourriez être étonnés de voir certains élèves avec une ceinture de la même couleur que d’autres qui vous paraissent pourtant « meilleurs » ou au contraire « moins bons ». Essayez dans ce cas à l’avenir de regarder comment ces élèves travaillent : essaient-ils de prouver qu’ils sont dignes du niveau supérieur quitte à négliger certaines choses du niveau actuel ou à les compenser par d’autres compétences martiales, ou bien montrent-ils les compétences propres à leur niveau de manière indiscutable ? Ont-ils juste compris ce qu’ils sont censés faire (ils « savent »), ou l’ont-ils intégré dans leurs mouvements (ils « font ») ?

 

Je vous laisse sur ces réflexions en espérant que cela pourra vous éclairer sur votre cheminement à l’école, et n’hésitez pas à commenter ou discuter, c’est toujours enrichissant d’échanger.

 

Bon entrainement !

Lionel Roulier

author: Lionel Roulier

Comment
0

Leave a reply

Chargement...